La langue gallèse aujourd’hui đź‘…
Il y aurait 5% des Bretons qui estiment parler le gallo « bien » ou « assez bien ». Ces chiffres assez important,avaient surpris, à l’époque,car c’était la première enquête à répertorier le nombre de locuteurs.Et cette enquête nous en dit plus,notamment sur les lieux de pratique :
La langue gallèse est historiquement prĂ©sent sur la Haute-Bretagne, de Clisson au GoĂ«lo. Mais en 2018, le gallo semble s’être repliĂ© sur quelques places fortes oĂą il est bien vivant.Le centre-Bretagne, LoudĂ©ac,Le MenĂ©, les valons de la Vilaine, Redon et du cĂ´tĂ© de Fougère-VitrĂ©. Ă€ PloĂ«rmel, par exemple,37% des habitants affirment entendre parler gallo au moins une fois par mois. 39% dans les vallons de Vilaine. Ailleurs, par contre, l’usage de la langue gallèse est en rĂ©gression et notamment le Pays Nantais oĂą seuls 2% des personnes la parlent.
Autre particularité du gallo,le nombre de locuteurs dits passifs qui comprennent le gallo mais ne le parlent pas :9% des Bretons. C’est un chiffre à retenir,car ces locuteurs passifs ont la capacité de transmettre le gallo aux plus jeunes.
Langue inconnue ?
Au-delĂ du nombre de locuteurs,l’enquĂŞte met en avant un autre paradoxe. La langue gallèse est connue sur ses terres “historiques”,mais pas ailleurs ! 40% des habitants de Bretagne ne savent pas ce qu’est le gallo,notamment en Basse-Bretagne et dans le Pays Nantais ! Le dĂ©ficit de notoriĂ©tĂ© est clair,mais l’enquĂŞte remet, pour la première fois,le gallo sur la carte de Bretagne pour le grand public !
Langue reconnue
C’est important d’un point de vue sociologique et symbolique,car le gallo est reconnu comme une langue à part entière. Cette enquête légitime les actions des promoteurs du gallo,et celles des collectivités locales et de la Région. Et celles-ci sont chaque année un peu plus visibles.
Les panneaux de signalisation en gallo,par exemple, se multiplient,sauf en Loire-Atlantique,pour le moment en tout cas.Au jour d’aujourd’hui, c’est environ un millier d’enfants dans une trentaine d’Ă©coles qui suivent une initiation au gallo. C’est aussi un chiffre symbolique. Certaines entreprises commencent Ă utiliser le gallo dans leur communication. Tout comme la RĂ©gion Bretagne qui assure dĂ©sormais la traduction en gallo de ses sessions et la possibilitĂ© de s’exprimer en gallo.
Cette enquête sociolinguistique concernait le gallo au même titre que le breton.Et là aussi, c’est tout un symbole.Les deux langues sont mises à égalité,et sans opposition.Il est maintenant fréquent de trouver de jeunes brittophones qui apprennent la langue gallèse, et vice-versa. Reste aujourd’hui des éléments qui n’ont pas ou peu été mesurés dans cette enquête.
La qualité du gallo notamment :Est-ce du mauvais gallo ou du gallo authentique ? Pour cela, il faudra mener d’autres études.Un autre chiffre à suivre de près. Les 40% de Bretons qui ne connaissent pas du tout la langue. Ce chiffre va-t-il diminuer dans les prochaines années,ou pas ? Seule certitude,Les évolutions sociolinguistiques se mesurent sur le temps long .
La prochaine enquĂŞte sociolinguistique est donc attendue avec impatience !
L’article est issu de cette vidĂ©o :